PAUVRE SAINT ANTOINE
Lorsque nous regardons la vie de saint Antoine de Padoue, nous nous apercevons qu’elle est loin du personnage qui nous est resté dans la tradition et les coutumes qui y sont liées. Aujourd’hui, lorsque nous pensons St Antoine de Padoue, s’associent les objets perdus qu’il permet de retrouver ou encore les petits pains bénis que nous nous procurons le jour de sa fête le 13 juin.
Pauvre Saint Antoine ! Avoir été réduit à une espèce de GPS qui nous indique le lieu où nous avons perdu tel ou tel objet ou encore en un faiseur de miracles ! Penser ainsi, c’est aller à l’opposé de ce qu’il a vécu et ce qu’il a été. Certes, les miracles qu’il a faits sont nombreux mais ce qui brûlait son cœur, c’est la conversion des incroyants et des hérétiques. Sa vocation franciscaine est venue à la vue du retour des corps de cinq missionnaires franciscains massacrés au Maroc où ils étaient allés convertir les musulmans. Ferdinand, qui deviendra Antoine, s’engage dans ce nouvel ordre qui vient de naître en Italie et dans le sud de la France afin de convertir les hérétiques et ranimer la foi endormie de nombreux chrétiens. Quand nous relisons sa vie, trois points sont particulièrement à souligner :
- Une passion pour l’Evangile qu’il connaissait parfaitement et dont il se nourrissait. Ses sermons en sont une preuve évidente. C’est pourquoi il est souvent représenté avec un livre à la main sur lequel est l’enfant Jésus.
- Un amour de Dieu et des pauvres, ce qui est tout à fait en harmonie avec l’amour de l’Evangile. Il désirait se retirer dans la solitude pour contempler le Seigneur mais son amour des autres l’appelait à la prédication. Il s’est donné jusqu’à la mort et même après par les miracles qui ont eu lieu sur sa tombe.
- Un appel à la conversion qui est la conséquence des deux premiers points : la conversion de soi-même pour l’amour de Dieu et celle du prochain pour qu’il participe lui aussi à ce bien suprême qu’est la connaissance de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ.
Que la dévotion portée à saint Antoine nous permette d’aller à ce qui était l’essentiel pour lui, c’est-à-dire la conversion et l’amour profond de Dieu pour ne pas en rester qu’aux pratiques extérieures.
Père Michel ROUX