PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE

PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE



                            EDITORIAL DU PERE MANZANO


                                                      CARËME 2022


Le 2 mars, nous allons, avec la messe des Cendres, entrer en Carême, ce chemin qui va nous conduire vers Pâques et la joie de la Résurrection. On le sait, c’est un chemin de pénitence et de purification. Mais parler de pénitence et purification dans la foi chrétienne, ce n’est pas parler d’un concours d’athlétisme ascétique qui nous permettrait de nous mesurer à ceux qui, dans d’autres religions, pratiquent eux aussi le jeûne. 

La purification chrétienne a trois piliers : la prière, le jeûne et la charité. Ceci signifie qu’aucun de nos sacrifices ou de nos efforts ne sera chrétien s’il ne nous permet pas de nous tourner un peu plus vers notre Dieu et un peu plus vers notre prochain, dans un même élan d’amour et d’offrande. Avouons-le, si nous nous laissons aller sur la pente, c’est toujours nous-mêmes que nous préférons et nous risquons de devenir notre propre tyran, esclaves de nos petites envies, de notre petit confort, de notre petit désir de durer : il s’ensuit une vie rétrécie, qui ne prend plus de risque, qui se cherche à se conserver sans aucun but. 

Dans les déserts d’Égypte, un jeune moine se désolait auprès d’un plus ancien : « Je tombe tantôt dans un péché, tantôt dans un autre ! ». Et le vieux moine de répondre : « Je pense que celui qui veut être chien trouve toujours une laisse ! ». Si nous ne voulons pas être des chiens, il nous faut donc repérer nos laisses et les offrir au Seigneur pour qu’il puisse nous en libérer : c’est le sens de notre jeûne. Mais attention ! Au début du Carême, nous avons toujours les yeux plus gros que le ventre : nous voulons tout régler et nous choisissons mille efforts. Nous savons comment cela finit : cet athlétisme ne nous mène à rien et nous arrivons parfois à Pâque aussi désolés et même désespérés que ce jeune moine dont nous parlions. Concentrons-nous au contraire sur une « laisse » : offrons-la au Seigneur par notre prière et nos petits efforts et demandons-lui que cette supplication et ce « jeûne » puisse nous permettre de mieux nous offrir en cadeau, par quelque moyen que ce soit. Mieux vaut une petite victoire qu’une grande défaite ! Le Seigneur nous connaît, le Seigneur nous garde : c’est Lui qui peut mener à bien notre combat. Alors notre Carême sera une occasion de Le voir à l’œuvre, de Lui faire confiance, Lui qui a vaincu le Tentateur pour nous. Nous pourrons grandir dans l’espérance et en rayonner, partout où le Seigneur choisira de nous envoyer !