PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE

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                                                                         LE NOTRE PERE

 

A partir du 3 décembre prochain, 1er dimanche de l'Avent, nous serons invités à prier le Notre Père dans une version modifiée (non plus "ne nous soumets pas à la tentation", mais "ne nous laisse pas entrer en tentation") – "et ne nos inducas in tentationem" dit le texte officiel latin… tandis que le texte original grec, identique dans Mt 6,13 et Lc 11,4 dit: "kai. mé. eisenenkés émas eis peirasmon". Le débat portait sur le sens et la meilleure traduction de ce "inducas" (eisenenkés). Le mot grec et le mot latin sont eux-mêmes composés de deux mots: in(dans)-ducas(conduire); eis(vers)-enkés(mener): "mener-vers"; "conduire-dans". De quelle manière Dieu nous "conduit-il dans la tentation" ou nous "mène-t-il vers la tentation"? Les évêques ont fait publier un document qui explique leur lecture:

Ils ont voulu rappeler la lettre de Saint Jacques: «Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise: "Ma tentation vient de Dieu", Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jc 1, 13) pour justifier d'une traduction qui laisse moins penser "que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal".

Les évêques ont voulu également que nous réfléchissions davantage "au mystère de Dieu dans sa relation aux hommes et au monde marqué par la présence et la force du mal". Dès le début de son ministère public, on voit Jésus entrer dans un combat, un combat qu'il va livrer "avec le Tentateur lui-même", un combat qu'il va poursuivre ensuite "en délivrant les hommes de la maladie, des esprits mauvais et du péché qui les défigurent et les éloignent de Dieu et de son royaume". Le Démon va tenter Jésus "au cœur même de sa mission de Messie et de Sauveur des hommes".

Il est proposé aux hommes "un chemin d'obéissance et d'amitié avec Dieu leur Père". L'épreuve qui est à mener est "celle du combat contre celui qui veut nous détourner [de ce chemin]".

"La nouvelle traduction, «Ne nous laisse pas entrer en tentation» écarte l’idée que Dieu lui-même pourrait nous soumettre à la tentation", mais elle suggère l'entrée dans le combat spirituel, un combat "redoutable pour le fidèle", un combat où on ne veut pas surestimer nos forces, un combat où, à la suite de Jésus, on demande au Père: "ne nous laisse pas entrer en tentation".

Au-delà de ces questions de traduction, que notre relation au Père soit de plus en plus approfondie… que nous goûtions surtout la bonté, la tendresse, la miséricorde, l'Amour, la Toute-Puissance du Père.


                                                                                                                                       P. Yann POINTEL