QUELQUES QUESTIONS AUTOUR DE LA MORT
Avec la solennité de la Toussaint qui l'inaugure et la mémoire des fidèles défunts (le 2/11), le mois de novembre est plus particulièrement consacré à la prière pour les défunts. Il est ainsi l'occasion d'aborder quelques points à propos de la mort.
Dans un très bon billet du journal Famille chrétienne de novembre, une journaliste relatait les propos d'une dame qui avait donné comme consignes: "le jour de mon enterrement, ne me tressez pas de couronne de laurier, ne chantez pas mes louanges, ne faites pas mon hagiographie. Au contraire ! Rappelez [toutes mes lâchetés], parce que, si tout le monde m'imagine les doigts de pied en éventail au Paradis, qui se préoccupera de prier pour moi ?" De fait, sans renier l'espérance du Ciel, est-ce que nous sommes dans une parfaite charité, un parfait amour de Dieu et un amour de pure gratuité pour toute personne rencontrée, est-ce que nous avons maîtrisé durablement tout aspect négatif de notre caractère… est-ce que nous sommes bien prêts quand nous franchissons la porte ? Il se peut qu'il reste un petit bout à convertir encore… c'est le sens de notre prière pour les défunts: que le petit bout qui manque (et que les défunts ne peuvent plus mériter pour eux-mêmes) soit comblé par la prière de l'Eglise, par la pure grâce de Dieu. C'est pourquoi encore il ne faut pas hésiter à faire dire des messes pour les défunts: ce que nous ne pouvons pas faire pour eux, les mérites du Christ peuvent l'accorder.
Outre cette prière, essentielle, la Congrégation pour la Doctrine de la foi vient de publier un document très intéressant: Ad resurgendum com Christo (http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20160815_ad-resurgendum-cum-christo_fr.html) sur les pratiques modernes de sépulture. On y rappelle l'invitation à privilégier la mise en terre, avec son corps, plutôt que la crémation, pour signifier dans sa chair l'espérance de la résurrection. On y interdit de conserver les cendres d'un défunt "chez soi". On demande de ne pas disperser les cendres dans la nature… voir les précisions dans le texte.
Autre sujet, très concret: l'intérêt de manifester par avance ses volontés pour ses obsèques. Le Service Catholique des Funérailles propose ainsi un service (totalement gratuit) et le présentera (ainsi que le contrat "obsèques") le mardi 8 novembre au Mistral à 15h et à 19h.
On peut aussi léguer une partie de ses biens à l'Eglise, mais attention, un mécanisme est peu connu: le legs ne prive en aucune manière un héritier, il se perçoit sur la part de l'état. Ainsi, sans testament, sur 100 000€, un neveu paye 50 821€ de droits et reçoit 49 179€. En léguant les 100 000€ à l'Eglise, à charge pour elle de donner au neveu les 49 179€, l'état accepte de ne percevoir que 22 970€ de droits et l'Eglise reçoit la différence (27 851€). Se renseigner sur ces mécanismes utiles pour la vie matérielle de l'Eglise ! Bon mois de novembre ! P. Yann POINTEL