UNE BELLE FIGURE DE CHARITE ET DE FOINous recommençons notre année pastorale avec une belle figure de charité et de foi –celle de Mère Térésa, que l'Eglise vient de canoniser (le 4 septembre 2016)–. Les Saints nous rappellent la beauté de l'Evangile, et nous invitent à répondre nous aussi, joyeusement, à l'appel que Dieu nous adresse là où nous sommes, dans notre état de vie.
Mère Térésa a fait de sa vie une vie d'amour des autres, une vie donnée. Ceux qui l'ont côtoyée se sont émus de la manière dont elle était "si bonne avec tous, aimant chaque personne avec tendresse". Dans les bidonvilles de Calcutta gagnés par la misère, la saleté, la très grande pauvreté, elle a voulu apporter un peu d'amour, un peu de dignité, puisant sa charité dans la méditation de la Parole du Christ: "J'ai soif" (Jn 19,28). Mais qu'est-ce qui, pour nous, rapproche Calcutta et Endoume ou Saint Antoine ? Peut-être l'attention à des situations de détresse –qui n'apparaissent peut-être pas aussi clairement qu'en Inde, mais qui existent (à travers la solitude par exemple)–, mais peut-être aussi avec cette qualité d'amour qu'on a envie de donner dans les contacts, les relations humaines. Aller à la rencontre des personnes, en vérité, avec le seul souci d'aimer et d'être aimé, c'est ce que Mère Térésa a voulu faire et que nous pouvons reproduire à notre tour: rencontrer le Christ en chacun. L'amour des pauvres ne vient pas éliminer l'amour de ceux qui sont "plus riches", mais nous fait revenir à l'essentiel, présent au coeur de tout homme.
Mère Térésa a fait de sa vie un grand acte de foi, parce que toute sa vie était centrée, enracinée dans la prière. "L'amour, pour être vrai, doit débuter avec Dieu dans la prière". Elle recommandait à ses soeurs de ne pas aller visiter les personnes si ce n'était pas mûri, ancré dans la prière. Mère Térésa nous rappelle à nous, pris par le quotidien, l'importance de tout mûrir, de tout peser, de tout ancrer dans le coeur à coeur avec Dieu. En lisant les carnets de Mère Térésa, le monde a découvert avec stupéfaction que, pendant 40 ans après sa profession religieuse, Mère Térésa n'a plus du tout eu la sensation de la présence de Dieu –nuit de la foi. On l'appelle pour cela "la sainte des ténèbres". Quand nous voulons avoir des signes, quand nous voulons toucher, quand nous accusons Dieu parce qu'il ne semble pas nous répondre, parce qu'il semble absent, parce qu'on ne sent pas sa présence, gardons au coeur cet exemple édifiant que Mère Térésa nous laisse: elle ne sentait rien, mais elle avançait, elle croyait.
Eh bien qu'elle inspire notre nouvelle année pastorale, pour qu'elle soit remplie de foi, d'amour !
P. Yann POINTEL