EDITORIAL DU PERE MANZANO
Chers amis,En cette période du Nouvel An, nous allons, fidèles à la coutume, nous présenter les vœux. C’est une belle tradition, c’est entendu, qui place nos cœurs dans l’orbe de la bénédiction et nous en avons bien besoin, à une époque où bien des paroles destructrices, sous couvert d’anonymat, se répandent dans les journaux ou sur les réseaux sociaux. Pourtant, nous ne pouvons nous dissimuler les difficultés que l’année qui arrive ne manquera pas de présenter. Contraintes sanitaires, élections, fragilité du tissu social, tout cela constitue autant de combats à relever mais aussi d’oppositions stériles à affronter, jusque dans nos familles ou nos relations. Nous pourrions nous écrier avec Saint Bernard, reprenant le prophète Jérémie : « Jusques à quand allez-vous dire : ‘Paix, paix !’, alors qu’il n’y a pas la paix ? ». Si les vœux que nous nous échangeons ne sont qu’une manière fugitive de nous cacher la vérité, si le bonheur que nous nous souhaitons n’est qu’une illusion à laquelle nous ne croyons pas, si la nouvelle année n’est qu’une manière de faire la fête parce que c’est inscrit dans le calendrier, alors c’est que nos vœux n’en sont pas. Si nous nous en tenons aux événements extérieurs, il y a fort à parier qu’ils seront comme l’an dernier : un mélange de joie et d’ombre. Mais si nous choisissions d’y penser un peu ? Que souhaitons-nous lorsque nous souhaitons la paix et le bonheur ? Finalement, si nous sommes sincères, nous souhaitons l’éternité à ce que nous aimons ou apprécions. Nous leur souhaitons un amour qui leur donne l’estime de ce qu’ils sont, une reconnaissance qui résiste à toutes les avanies et toutes les épreuves. Là est le bonheur : à l’intérieur même des tribulations, se savoir aimé et recherché pour ce que l’on est. Seul un Dieu éternel peut nous donner cela à l’aune et à la mesure de notre désir. C’est Lui que nous portons en nous depuis qu’il a élu domicile en chacun de nos cœurs. Il est notre paix parce qu’Il nous aime et cela sans retour. Souhaitons-nous de Le recevoir et de grandir avec lui pour qu’aucune épreuve ne puisse nous noyer ! Etre aimé par un Dieu, par Celui qui nous permet de nous offrir cet amour les uns aux autres, voilà une joie que rien ni personne ne pourra nous ravir. C’est cette joie que je vous souhaite ! Bonne et sainte année !
Le Père Xavier MANZANO, vicaire général du diocèse de Marseille, est administrateur de la paroisse St Antoine de Padoue.