IL ETAIT MORT ET IL EST REVENU À LA VIEChaque année, la nature nous offre ce magnifique spectacle de passer par l'automne, puis l'hiver, et enfin le printemps et l'été, magnifique spectacle de mort et de vie, spectacle qui passe par un temps d'enfouissement, de solitude, d'appauvrissement, de dénuement, d'humilité, mais qui, chaque fois, à nouveau, fait renaître les couleurs, les parfums, la vie ! Ce qui n'est qu'une alternance quand il s'agit des saisons, nous interroge d'une façon bien plus fondamentale quand quelqu'un, au soir de sa vie, passe le cap ultime de la mort. Celui qui, chaque année, dans l'œuvre de la création, nous donne de voir rejaillir les bourgeons là où toutes les feuilles étaient mortes en automne, ne pouvait-Il pas prévoir une œuvre plus belle encore quand tout semble arrêté par le silence d'un tombeau ? – Eh bien oui ! … et c'est là notre foi: le Christ, après sa passion et sa mort, ne s'est pas réincarné, dans un cycle terrestre ininterrompu, identique à celui des saisons, mais il a fait une œuvre bien plus grande: après sa vie sur la terre, dépasser tout vieillissement, toute blessure, toute mort et entrer dans une vie qui ne finit pas. "Il était mort et il est revenu à la vie" (Lc 15,32).
Dès lors, l'événement de Pâques est pour nous une formidable espérance. Bien sûr, nous sommes témoins, jour après jour, de drames qui marquent notre monde (il suffit d'ouvrir les journaux pour cela) ou de drames qui endeuillent nos familles, nos proches, ceux que nous aimons…. mais nous savons, dans le Christ, que quelqu'un a remporté la victoire sur tout mal: c'est lui, Jésus, et même si les drames s'accumulent et se répètent, on ne peut plus les regarder comme s'ils avaient le dernier mot. Tout s'est accumulé pendant la passion du Christ… et pourtant, il est ressuscité ! Que ceci nous garde dans l'espérance devant les plus grandes souffrances.
Mais, que ceci nous garde aussi dans l'espérance devant d'autres formes de tristesse: quand la foi parait morte, quand les relations dans un couple sont au plus mal, quand la situation de quelqu'un paraît sans issue, quand les efforts faits pour être artisan de paix, de justice et de bonté restent stériles… de la mort, Dieu peut faire jaillir la vie. La victoire du Christ est une victoire sur le mal, sur le péché, ainsi, quand le poids des fautes est tellement lourd qu'on ne voit plus comment en sortir, la grâce de Dieu peut faire ce qu'aux hommes il est impossible: "il était mort et il est revenu à la vie".
Que cette certitude dont nous allons faire mémoire à Pâques nous donne une profonde joie sereine, une espérance par-delà toute épreuve, une bonne nouvelle à communiquer au monde: Il est ressuscité !
P. Yann POINTEL