SH'MA ISRAËL
t est un temps propice au repos, aux vacances, un temps propice pour "faire ses valises", mais aussi pour "poser les valises" comme dit l'expression. J'espère que beaucoup arrivent à trouver ces occasions pour "faire un break", pour se ressourcer, pour partir à l'écart et "se retirer dans la montagne" –comme dit l'image biblique–, "se retirer dans la montagne" comme nous le faisons chaque soir pour rencontrer Dieu dans la prière, mais pendant les vacances, nous voulons le faire d'une manière plus longue, plus profonde, plus prolongée.Un mot peut alors guider notre chemin: le mot "écoute". "Sh'ma Israël" ("Ecoute Israël") dit le début des commandements. On a trop de choses à dire à Dieu, mais on aurait avantage à laisser tous nos bavardages de côté pour le mettre, lui, en premier: écouter Dieu.
Nous sommes dans l'attente d'un nouvel évêque pour notre diocèse –et au moment de cette publication, nous ne savons pas encore qui c'est–. Un nouvel évêque, c'est une nouvelle voix pour nous parler de Jésus Christ, avec une nouvelle manière, une nouvelle personnalité, une nouvelle approche, mais tournés vers la même personne: Dieu, dont les profondeurs sont infinies. Nous remercions bien-sûr Mgr PONTIER pour ses 13 ans d'épiscopat à Marseille, marqués par sa forte vie de prière, vie intérieure, et par ses appels à la fraternité souvent répétés. C'est le même Jésus-Christ que les évêques nous montrent. Dans l'attente de la nouvelle nomination, préparons nos cœurs à l'écoute.
Dans ce bulletin, vous trouverez aussi plusieurs phrases à méditer dans ce temps de repos concernant l'affaire de Vincent LAMBERT. On ne peut pas sauter à pied joint sur cette histoire très importante. Le recul des vacances nous invite à ne pas rester sur les impressions à fleur de peau, sur des désagréments dont on veut se débarrasser le plus vite possible, mais à chercher vraiment ce qui est juste, sous le regard de Dieu. Il me semble que les différentes positions des évêques méritent qu'on prenne du temps et qu'on mesure la profondeur de ces réflexions.
Il y a quelques dizaines d'années, la France avait été mise en émoi par des cas isolés d'avortement en Angleterre, et beaucoup avaient invoqué une espèce de "compassion" pour justifier une "ouverture", tous jurant de leurs grands dieux que cette "ouverture" serait bien-sûr extrêmement limitée. Après des décennies, ce sont 220 000 avortements qu'il y a chaque année en France. Projetons-nous dans quelques dizaines d'années pour réfléchir au nombre de "Vincent Lambert" qui seront éliminés chaque année. Peut-être ce jour-là, regretterons-nous… de ne pas avoir assez écouté les évêques ?
P. Yann POINTEL