PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE

PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE


                                                               LE DESIR DU BAPTÊME



"Quel nom avez-vous choisi pour votre enfant ? – N… Que demandez-vous pour N… à l'Eglise de Dieu ? – Le baptême" – Cet échange tout simple qui a lieu au début de la célébration du baptême entre le prêtre (ou le diacre) et les parents d'un petit enfant exprime la richesse la plus profonde que des parents peuvent désirer pour leur enfant et le plus grand trésor que l'Eglise peut donner: le baptême. Le Concile Vatican II souligne que l'Eglise est "signe et moyen de l'union intime avec Dieu" (Lumen Gentium n°1). Et lorsque Jésus envoie ses disciples, il leur confie cette mission: "Allez! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit" (Mt 28,19). Le baptême est cet immense trésor qui nous unit à Dieu, qui nous permet de recevoir tout ce que Jésus a acquis pour nous au prix très douloureux de sa passion –le baptême est promesse du salut, promesse de la vie éternelle–.
Nous avons réentendu (le jeudi de la 3ème semaine de Pâques) l'épisode de ce païen, haut fonctionnaire de la reine Candace, qui est rempli de joie lorsqu'il découvre Jésus, et qui dit à Philippe, sous l'action de l'Esprit Saint: "Voici de l'eau: qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé?" (Ac 8,36); et après son baptême, "il poursuivait sa route, tout joyeux" (Ac 8,39). Le baptême était vraiment ce trésor qui le remplissait de joie: être uni à Dieu, être vraiment son fils (sa fille), être rempli de lumière intérieure quand on s'est ouvert à la foi, être empli de la paix sereine de l'Esprit Saint, ne faire qu'un avec Jésus, être comblé de l'espérance du Ciel qui commence déjà sur la terre.
Un peu plus tard dans notre histoire de France, quand le roi Clovis découvre la foi chrétienne par son épouse et choisit de se faire baptiser (en 496), ce n'est pas pour une régression, mais bien pour un progrès, pour un trésor qu'il a trouvé et qu'il veut faire partager au peuple de France, loin des moeurs païennes et du culte vain des idoles.
"Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les vêtements [dit la lettre à Diognète (de la fin du IIème siècle)] (…) ils se conforment aux usages locaux (…) tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle. (…) Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. (…) Ils obéissent aux lois établies et leur manière de vivre l’emporte en perfection sur les lois". Le baptême est ce sel, cette saveur qui donne un goût surnaturel à la vie sur la terre.
On parle (ou on vote) en ces jours, du travail le dimanche, un vaste mouvement de désacralisation qu'on peut relier aussi à la réforme de l'éducation –à l'abandon de l'enseignement de toute l'histoire religieuse de notre pays au Moyen Age–, à la dilution de la notion de mariage…, désacralisation où l'an 1 est l'avènement de l'informatique et d'internet, où le bonheur est de pouvoir acheter, où l'espérance est tendue vers les prochaines nouveautés (nouvelles tablettes, nouvelles consoles…), où la loi est "no limit".
Comme chrétiens, notre horizon est un peu plus élevé que de réussir à acheter un article 10€ au lieu de 12 parce que c'est les soldes. Comme baptisés, on est nourris d'une façon un peu plus profonde en participant à la messe le dimanche plutôt qu'en allant faire les magasins. Comme personne douée d'une âme, on est sensibles aux attentes spirituelles, à la soif d'absolu, d'infini qui est en nous. Comme humains, on est heureux d'apprendre à maîtriser certains instincts immédiats pour s'élever à des comportements plus vertueux, on pense qu'un jour, on ira au Ciel ! Et s'il nous fallait reprendre conscience que nous avons en nous un trésor, que d'autres veulent tout niveler, mais que pour nous il est précieux? En ces mois de mai, juin, juillet, beaucoup d'enfants vont être baptisés, nous prions pour eux: que ce baptême reste leur trésor !!
P. Yann POINTEL