LA PREMIERE EN CHEMINAvec la rentrée scolaire, nous reprenons notre bâton de pèlerins pour entamer une nouvelle année pastorale. Bien-sûr, nous allons vivre des choses que nous avons déjà vécues (Noël, Pâques…), mais nous allons vivre aussi de nouveaux sommets, de nouvelles rencontres, de nouvelles expériences, de nouvelles relations les uns avec les autres. Nous accueillons aussi notre nouvel évêque ! En toutes choses, nous voulons suivre le Seigneur. Avec cette mise en route, peut-être est-il opportun de tourner notre regard vers celle qui nous précède et que nous aimons chanter dans un cantique: Marie, "la première en chemin".
Marie nous précède par la qualité de sa réponse à l'appel de Dieu. Elle nous précède par son "oui" confiant, aimant, plein d'espérance. Nous nous rappelons que ce "oui" n'est pas né n'importe comment: il est né dans l'humilité de Marie. Marie a pris le temps d'écouter longuement la Parole de Dieu, de la méditer (j'ai déjà souligné souvent cette importance de l'écoute) – et puis, on peut imaginer dans un temps de prière, en tout cas dans le quotidien d'une petite maison de Nazareth, a jailli un appel de Dieu. Marie était disponible; Marie était prête à répondre; Marie avait suffisamment de familiarité avec l'Ecriture Sainte et avec l'Esprit Saint pour discerner que l'appel venait bien de Dieu. Elle a dit "oui"; elle savait que ce "oui" allait l'engager personnellement et allait engager toute sa vie (il allait même engager toute l'humanité !). Marie a donné carte blanche à Dieu. "Que tout se passe pour moi selon ta parole". Que le "oui" de Marie soutienne et encourage les "oui" que nous aurons à dire cette année à Dieu.
Marie s'est immédiatement mise en route, elle a porté la Bonne Nouvelle sur les chemins montagneux de Judée. Marie nous précède aux chemins de l'annonce. Elle est porteuse d'une joie; elle est porteuse d'une espérance; elle est porteuse d'une personne extraordinaire –ce petit bébé qui a pris chair en elle et qui est Dieu fait homme–. Marie ne va pas faire de grands discours, mais elle va donner son fils à rencontrer, à connaître, à aimer. Le petit Jean-Baptiste tressaille d'allégresse à la présence de Jésus, et c'est cette présence que nous avons nous aussi à montrer, à faire découvrir. Le sacrement du baptême nous fait porteurs de la présence du Christ, et ainsi, immédiatement missionnaires. Que Marie nous aide à vivre cette mission comme elle: joyeusement, charitablement, chrétiennement.
Le "oui" de Marie ira jusqu'à l'oblation dans les plus dures souffrances de la passion. Marie ne revient pas en arrière; Marie ne reprend pas sa parole. Le Vendredi Saint, au pied de la croix, sa foi et son espérance en Dieu lui font entrevoir déjà le matin de Pâques. Que nos fidélités, que nos persévérances, que nos actes de courage ouvrent eux aussi à la victoire finale. Vivons cette année soutenus par Marie.
P. Yann POINTEL