VIVE LE CHRIST ROI
"Vive le Christ-Roi et Notre-Dame de Guadalupe" – C'est avec ces mots simples qu'un jeune mexicain de 14 ans, José Luis Sanchez del Rio, a repoussé jusqu'au bout les attaques véhémentes de personnes qui voulaient le faire abjurer la foi. Jusqu'à la persécution et jusqu'à la mort, ce jeune Cristeros est resté fidèle.
"Vive le Christ-Roi" – ce n'est pas une affirmation "royaliste" (dans le sens politique du terme), mais une vraie affirmation de foi et d'espérance "eschatologique" (si je peux me permettre un grand mot!): croire qu'à la fin, c'est l'amour qui a le dernier mot; croire que la haine et la violence peuvent bien se déchaîner, elles ne peuvent pas éteindre ce feu divin qui est au cœur de l'homme; croire que même si on tue le corps, on ne peut pas tuer l'âme; croire que par-delà les souffrances et par-delà la mort elle-même, celui qui décide du sort final des hommes, c'est Dieu.
On a voulu faire taire cet enfant, et ils se sont acharnés, ses bourreaux, avant de l'achever, fous de rage, voyant qu'ils ne parvenaient pas à leurs fins. Dans sa mort et dans sa fidélité, José-Luis a obligé l'athéisme à révéler son vrai visage: un visage inhumain et laid, un visage qui se cache derrière un humanisme, une tolérance, mais qui, ne respectant plus Dieu, ne respecte plus non plus l'homme, qui veut asservir l'homme à son idéologie sans Dieu, et qui alors ne sait plus s'arrêter quand il s'acharne sur un enfant.
La canonisation de ce jeune José-Luis par le Pape François le 16 octobre prochain est pour l'instant passée quasiment sous silence même de médias chrétiens, mais elle nous interpelle à l'heure de la laïcité, à l'heure où on interdit aux pharmaciens les closes de conscience, à l'heure où on interdit le port de signes religieux dans les espaces publics (peut-être en visant un certain islam, mais si c'est seulement un radicalisme qui est visé, pourquoi interdit-on le port de signes religieux aussi aux chrétiens ?), à l'heure où l'anticléricalisme pousse de nouveaux pions contre la moralité, transformant en délit toute dénonciation du mal (délit numérique maintenant contre les sites qui alertent les femmes contre l'IVG). Nous sommes, en France, au début de l'histoire mexicaine. Cette canonisation vient nous faire réfléchir sur les attitudes à adopter. On voit que ce n'est pas simple ! Au Mexique, l'anti-cléricalisme a monté progressivement en puissance jusqu'à atteindre une vraie agression, une vraie persécution. A quel moment et de quelle manière faut-il réagir avant d'être vraiment en état de légitime défense ?
En tout cas, la providence de Dieu nous donne aujourd'hui un nouvel exemple en la personne de José-Luis Sanchez del Rio, et avec toute l'Eglise, nous pourrons désormais le prier, puisqu'il est compté par Dieu au nombre des saints. P. Yann POINTEL